Affir­mer, comme l’a fait le minis­tère au début de l’été, qu’il y aura « un pro­fes­seur devant chaque classe à la ren­trée » relève au mieux d’un vœu pieu, au pire d’une chi­mère. Avec plus de 4 000 postes d’enseignant·es non pour­vus, dif­fi­cile pour le ministre Pap Ndiaye de jouer la carte de l’optimisme. Dans ces condi­tions, l’Éducation natio­nale va devoir recou­rir mas­si­ve­ment aux contractuel·les recruté·es au pied levé, avec une for­ma­tion expresse de 4 jours. Cette poli­tique de recours à des non-titu­laires non seule­ment ne règle aucu­ne­ment la ques­tion à long terme, du manque criant d’enseignant·es mais met aus­si ces per­son­nels en dif­fi­cul­té puisque rien n’est fait pour les pré­pa­rer à la prise en charge de classes et les for­mer à l’exercice du métier.

L’annonce par le ministre d’un concours excep­tion­nel pour les non-titu­laires en 2023 peut être posi­tive si les condi­tions d’accès et le nombre de places offertes per­mettent une réelle baisse de la pré­ca­ri­té au-delà de l’effet d’annonce. La CGT Éduc’action conti­nue d’exiger la titu­la­ri­sa­tion de l’ensemble des per­son­nels non-titu­laires sans condi­tion de concours ni de nationalité.
Plus per­sonne n’ose dire que la pro­fes­sion ensei­gnante est pri­vi­lé­giée. Pour­tant, les pro­po­si­tions qu’avancent le pré­sident de la Répu­blique et le ministre de l’Éducation doivent nous aler­ter, au lieu d’améliorer les condi­tions d’exercice du métier (réduc­tion des effec­tifs par classe, amé­lio­ra­tion de la for­ma­tion ini­tiale et conti­nue, inté­gra­tion de temps de concer­ta­tion dans le ser­vice, arrêt de la démul­ti­pli­ca­tion des missions…).

La ques­tion ne s’arrête pas aux per­son­nels ensei­gnants : la charge de tra­vail des per­son­nels admi­nis­tra­tifs s’accroît chaque année, les per­sonnes de san­té et sociaux manquent dans de nom­breux éta­blis­se­ments, les Aesh res­tent en nombre insuf­fi­sant et les PIALs demeurent un dis­po­si­tif pré­ca­ri­sant leur situa­tion et inopé­rant. Enfin, si un décret tar­dif a per­mis le CDI pour les AEd, nombre d’entre eux·elles n’ont pas pu en béné­fi­cier après leurs 6 ans de contrat.

L’annonce d’une aug­men­ta­tion sala­riale de l’ensemble des enseignant·es de 10% est posi­tive, mais il reste de nom­breuses ques­tions : quel calen­drier ? Sous quelle forme, indi­ciaire ou indem­ni­taire ? En plus des 3,5% d’augmentation de la valeur du point d’indice ou non ?

En revanche, la CGT Éduc’action s’oppose réso­lu­ment à la volon­té du pré­sident de faire tra­vailler plus pour gagner plus les enseignant·es pour l’autre par­tie de sa reva­lo­ri­sa­tion avec son fameux pacte comme elle s’opposera à sa volon­té de libé­ra­li­sa­tion et de mise en concur­rence géné­ra­li­sée de l’École au détri­ment des élèves et des personnels.

Pour la CGT Éduc’action, les per­son­nels ont besoin de meilleures condi­tions d’exercice de leurs métiers ain­si qu’une aug­men­ta­tion immé­diate de trai­te­ment de 400 euros de l’ensemble des per­son­nels du minis­tère, la réin­dexa­tion de la valeur du point sur l’inflation et le rat­tra­page des pertes subies depuis 10 ans, sans con-treparties !

Mon­treuil le 26 août 2022

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