À la veille de la ren­trée, Jean-Michel Blan­quer se lance dans un nou­veau grand plan de com­mu­ni­ca­tion sur des aug­men­ta­tions de salaires « his­to­riques ». Pour­tant, si ces hausses sont indé­niables, elles demeurent par­fai­te­ment insuffisantes.

La plus grande part de celles-ci se concentre sur une deuxième étape de la « prime d’attractivité » ver­sée aux enseignant·es, CPE et Psy-En. Si elle consti­tue une hausse réelle des rému­né­ra­tions des débuts de car­rière, elle est plus que réduite pour tous les autres et inexis­tante pour plus de 40% de ces per­son­nels. De plus, cette prime remet en cause la pro­gres­sion des rému­né­ra­tions tout au long de la carrière.

Une nou­velle fois, la CGT Éduc’action estime que l’attractivité du métier ne se réduit pas à la seule ques­tion des rému­né­ra­tions des pre­miers éche­lons. Elle passe par une reva­lo­ri­sa­tion de l’ensemble des car­rières en lais­sant des pers­pec­tives de hausse sala­riale tout au long de celles-ci. Elle passe aus­si par une amé­lio­ra­tion des condi­tions de tra­vail car leur dégra­da­tion constante depuis des années accen­tue le dés­in­té­rêt des jeunes diplomé·es pour le métier. Cela passe donc par un plan mas­sif de recru­te­ment per­met­tant la baisse des effec­tifs par classe et par l’abandon des contres-réformes péda­go­giques entrai­nant la perte de sens du métier.

Pour tous les autres per­son­nels, rien ou si peu n’est acté. Une nou­velle fois, le ministre parle de hausses indem­ni­taires, sources de concur­rence et d’inégalités femmes/hommes par essence.

Concer­nant les AESH, si l’instauration d’une grille natio­nale et pro­gres­sive est une avan­cée suite aux nom­breuses mobi­li­sa­tions des per­son­nels, la CGT Éduc’action consi­dère qu’elle demeure lar­ge­ment insuf­fi­sante. En effet, les AESH conti­nuent de subir un temps par­tiel impo­sé (lais­sant certain·es sous le seuil de pau­vre­té) et n’ont tou­jours pas accès à un sta­tut de fonc­tion­naire. Enfin, le ministre n’annonce aucune mesure pour l’amélioration de leurs condi­tions de tra­vail tou­jours plus dégra­dées par l’instauration des PIALS.

C’est d’ailleurs sur la ques­tion des condi­tions de tra­vail que le Gre­nelle consti­tue, plus qu’une insuf­fi­sance, de véri­tables menaces. Tous les chan­tiers ouverts, sous cou­vert de « proxi­mi­té » et de per­son­na­li­sa­tion, ont pour objec­tif d’aboutir à une explo­sion du cadre col­lec­tif de ges­tion des per­son­nels et à intro­duire dura­ble­ment une indi­vi­dua­li­sa­tion des car­rières et des rému­né­ra­tions, tour­nant ain­si le dos aux garan­ties col­lec­tives et mul­ti­pliant les hié­rar­chies inter­mé­diaires (à l’image des pro­jets de direc­tion d’école). C’est le grand dan­ger d’une véri­table dérive managériale.

Les per­son­nels sont vac­ci­nés contre la com­mu­ni­ca­tion de leur ministre mais pas contre la dégra­da­tion sans fin de leurs condi­tions de tra­vail. C’est pour­quoi, avec l’intersyndicale, la CGT Éduc’action les appelle à construire les mobi­li­sa­tions dès la ren­trée pour un plan d’urgence pour l’École et pour leurs salaires, et à se mettre mas­si­ve­ment en grève le 23 septembre.

Mon­treuil, le 26 août 2021

 

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