Le pre­mier ministre a annon­cé ce lun­di 6 décembre une évo­lu­tion du pro­to­cole sani­taire dans les écoles et un pas­sage au niveau 3 de celui-ci entrai­nant un retour du masque en exté­rieur, une limi­ta­tion du bras­sage des élèves et des acti­vi­tés spor­tives. C’est donc la seconde fois en dix jours que le gou­ver­ne­ment change les règles sani­taires face à une reprise épi­dé­mique dans le pays. Si cette déci­sion ne change pas pro­fon­dé­ment les choses dans la lutte sani­taire, elle indique une nou­velle fois les tâton­ne­ments et les approxi­ma­tions dont font preuve le gou­ver­ne­ment et le minis­tère de l’Éducation nationale.

Pour l’heure, dans les écoles, on reste donc sur la règle du dépis­tage sys­té­ma­tique sans fer­me­ture sys­té­ma­tique des classes dès le pre­mier cas Covid ren­con­tré. Cette pro­cé­dure, exten­sion de l’expérimentation menée dans dix dépar­te­ments depuis quelques mois, n’a pas mon­tré son effi­ca­ci­té pour frei­ner la conta­mi­na­tion mais « amé­liore » seule­ment les chiffres de fer­me­tures de classes.

Si la CGT Éduc’action est favo­rable à des mesures per­met­tant de gar­der le plus pos­sible les classes ouvertes afin de main­te­nir le lien péda­go­gique, elle reste très dubi­ta­tive face à ce pro­to­cole qui ne pré­sente pas les meilleures garan­ties sur le plan sani­taire pour les élèves, les familles, mais aus­si les per­son­nels. Pire, cette pro­cé­dure a de nom­breux trous dans la raquette puisqu’elle ne prend pas en compte les cas avé­rés sur­ve­nus dans la sphère pri­vée ou extra­s­co­laire et qu’elle laisse les familles se débrouiller avec les tests alors que les labo­ra­toires sont actuel­le­ment débordés.

Elle génère sur­tout une nou­velle dégra­da­tion des condi­tions de tra­vail des per­son­nels ensei­gnants qui se voient dans l’obligation de jon­gler dans la mise en place du pro­to­cole et le main­tien des appren­tis­sages dans des bonnes condi­tions. Pour la CGT Éduc’action, il est inac­cep­table que les équipes édu­ca­tives gèrent seules l’ensemble du dis­po­si­tif qui sus­cite par­fois des ten­sions avec les familles et entraine imman­qua­ble­ment une sur­charge de tra­vail et un stress sup­plé­men­taire. Péda­go­gi­que­ment, elle est éga­le­ment très pro­blé­ma­tique et inéga­li­taire puisque les élèves reviennent au compte-goutte après les résul­tats de leur test. De plus, elle fait croire aux familles que les classes ne fer­me­ront plus (ce qui est faux) et que les per­son­nels pour­raient assu­rer un ensei­gne­ment mixte (distanciel/présentiel), ce qui est impos­sible et que nous refu­sons. Après 18 mois de ges­tion chao­tique de la crise sani­taire, les per­son­nels sont épui­sés de ces chan­ge­ments inces­sants et approxi­ma­tifs, mais aus­si de pal­lier l’inconséquence de l’institution.

La CGT Éduc’action consi­dère qu’il est urgent que le minis­tère de l’Éducation natio­nale entende ses reven­di­ca­tions et celles des per­son­nels pour tra­vailler serei­ne­ment dans les écoles et éta­blis­se­ments mais aus­si pour amé­lio­rer les condi­tions d’accueil et de tra­vail. Pour cela, il faut un plan d’urgence per­met­tant de recru­ter immé­dia­te­ment et mas­si­ve­ment des per­son­nels afin de géné­ra­li­ser les dédou­ble­ments ain­si que le rem­pla­ce­ment des per­son­nels absents pour évi­ter les bras­sages et amé­lio­rer le sui­vi de tous les élèves. Ces mesures concrètes seront indé­nia­ble­ment effi­caces à court et moyen termes pour le bien-être au tra­vail de tous les per­son­nels et l’enseignement dis­pen­sé aux élèves. Il y a donc urgence à agir.

Mon­treuil, le 7 décembre 2021

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