Le minis­tère a pré­sen­té ce mer­cre­di 15 décembre les cartes sco­laires 1er et 2nd degré pour la ren­trée pro­chaine. Alors que la situa­tion est déjà très lar­ge­ment dégra­dée dans les écoles et les éta­blis­se­ments sco­laires (classes sur­char­gées, manque de per­son­nels, recours accru aux per­son­nels pré­caires, burn-out dans cer­tains ser­vices…), le ministre, pour le der­nier bud­get de ce quin­quen­nat, n’a pas ralen­ti l’allure du déman­tè­le­ment et de la sup­pres­sion des moyens en personnels.

Arguant d’une baisse démo­gra­phique, le minis­tère va réa­li­ser le triste exploit de ne créer aucun poste dans le 1er degré tout en en sup­pri­mant de nou­veaux dans le 2nd degré.

Dans sa pré­sen­ta­tion, le minis­tère tente pour­tant de mas­quer ce fait en fai­sant une pré­sen­ta­tion de sa carte sco­laire en moyens d’enseignement et non en postes, inté­grant la hausse des décharges de direc­tion du 1er degré, les heures sup­plé­men­taires et le pas­sage de la très grande majo­ri­té des sta­giaires d’un mi-temps à un temps plein d’enseignement.

Pour la CGT Éduc’action, il s’agit d’une méthode mal­hon­nête. Les décharges de direc­tion d’école ne sont pas des moyens d’enseignement, les heures sup­plé­men­taires ne sont pas absor­bées par les per­son­nels trop épui­sés, la réforme de la for­ma­tion ini­tiale va fra­gi­li­ser les sta­giaires, au risque de mul­ti­plier les démis­sions et va dégra­der les condi­tions d’étude des élèves.

En revanche, alors que la crise sani­taire démontre l’absence criante de moyens de rem­pla­ce­ment, rien n’est enga­gé pour y pallier.

Quant à la créa­tion de 300 postes de CPE, il s’agirait d’accompagner la poli­tique de mixi­té sociale du minis­tère, en par­ti­cu­lier les inter­nats d’excellence. Cela n’est donc pas fait pour amé­lio­rer glo­ba­le­ment les ser­vices Vie sco­laire qui en ont tel­le­ment besoin. D’ailleurs, il n’y a aucune créa­tion de postes d’AEd mais l’imposition de l’équivalent de 800 postes en heures sup­plé­men­taires dans le but de sur­veiller des cours en vidéo en l’absence d’enseignant·es.

Le minis­tère va encore plus loin dans le cynisme et le mépris des per­son­nels en créant, pour la pre­mière fois depuis des années, 80 postes admi­nis­tra­tifs dédiés à l’encadrement du SNU, marotte idéo­lo­gi­que­ment dan­ge­reuse et socia­le­ment inutile du gou­ver­ne­ment. Paral­lè­le­ment, il pousse même le vice jusqu’à sup­pri­mer 30 postes dans l’administration cen­trale alors que les ser­vices sont déjà exsangues et que les per­son­nels paient de leur san­té cette situation.

De même, la créa­tion de 50 postes d’infirmier·ères et d’assistant·es sociaux·ales, pré­sen­tée sans dis­tinc­tion entre les deux caté­go­ries, est notoi­re­ment insuf­fi­sante, sur­tout dans le contexte de crise due au covid et mépri­sante pour ces métiers.

Notre orga­ni­sa­tion syn­di­cale condamne ce bud­get et la répar­ti­tion des postes qui entrai­ne­ront une nou­velle pro­fonde dégra­da­tion des condi­tions de tra­vail des per­son­nels et d’étude des élèves. Alors que la baisse démo­gra­phique était l’occasion de dimi­nuer les effec­tifs par classe et d’améliorer l’accompagnement péda­go­gique des élèves, le minis­tère fait une nou­velle fois le choix d’un froid et gla­çant tra­vail comptable

La CGT Éduc’action conti­nue de por­ter cette urgence et appelle les per­son­nels à se mobi­li­ser rapi­de­ment, par­tout où c’est pos­sible et néces­saire, afin de por­ter ces justes exigences.

Mon­treuil, le 16 décembre 2021

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