COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Le minis­tère vient de pré­sen­ter ce mar­di 14 décembre la pro­po­si­tion de répar­ti­tion 2023 des moyens de l’enseignement sco­laire. Cette répar­ti­tion concerne l’ensemble des per­son­nels, les répar­ti­tions aca­dé­miques de postes ou les « prio­ri­tés » ministérielles.

La CGT Éduc’action recon­nait que c’est auda­cieux de la part du minis­tère de pré­sen­ter un tel bud­get qui fait la part belle aux nom­breuses sup­pres­sions de postes d’enseignement (-1117 dans le 1er degré et ‑481 dans le 2nd degré) alors que les condi­tions d’encadrement des élèves depuis la ren­trée sont extrê­me­ment mau­vaises et qu’elles se sont à nou­veau dégra­dées ces der­nières semaines avec les dif­fé­rentes vagues épidémiques.

Alors que la situa­tion est déjà très com­pli­quée dans les écoles et les éta­blis­se­ments sco­laires (classes sur­char­gées, manque de per­son­nels, recours accru aux per­son­nels pré­caires, burn-out dans cer­tains ser­vices…), le nou­veau ministre ne rompt pas le rythme ins­tau­ré par son pré­dé­ces­seur. Ce bud­get et les choix poli­tiques faits vont de nou­veau dégra­der les condi­tions d’étude des élèves et de tra­vail des per­son­nels et ain­si accé­lé­rer le déman­tè­le­ment du Ser­vice public d’éducation.

Pour la CGT Éduc’action, la baisse démo­gra­phique (à nou­veau signa­lée par des études de la DEPP cette semaine) ne doit pas être l’occasion pour le minis­tère de sup­pri­mer à nou­veau des postes. Elle doit être au contraire l’occasion d’améliorer consi­dé­ra­ble­ment les condi­tions d’enseignement en amé­lio­rant les taux d’encadrement et en recons­ti­tuant un volant de postes de rem­pla­ce­ment consé­quents pour assu­rer les conti­nui­tés de ser­vice. Une nou­velle fois cette année, nous dénon­çons le tour de passe-passe du minis­tère concer­nant les per­son­nels sta­giaires afin de mino­rer les sup­pres­sions de postes. Nous conti­nuons de dénon­cer le pas­sage à plein temps de certain·es sta­giaires avec des réper­cus­sions tant sur le plan pro­fes­sion­nel que per­son­nel. Cette entrée dans le métier s’avère désas­treuse condui­sant, mal­heu­reu­se­ment, cer­tains ou cer­taines à la démission.

Quant aux moyens concer­nant les per­son­nels admi­nis­tra­tifs, rien de neuf non plus mal­heu­reu­se­ment. Aucune créa­tion nette de postes et un simple jeu de bon­ne­teau entre aca­dé­mies et ser­vices cen­traux… Comme si les ser­vices n’étaient pas assez pres­su­ri­sés… Alors que les 300 postes de CPE crées en 2022 ne suf­fisent pas amé­lio­rer la situa­tion dans les éta­blis­se­ments, le minis­tère réus­sit l’exploit de n’en pro­po­ser que 100 cette année. Et rien pour accom­pa­gner dura­ble­ment les élèves (infirmier·ères ou assistant·es sociaux·ales) qui ont des besoins accrus avec l’accélération de la crise sociale. Preuve que les choix bud­gé­taires priment sur les besoins du ter­rain. Inacceptable.

La CGT Éduc’action note cepen­dant la volon­té du minis­tère de sou­te­nir la Guyane et Mayotte. Alors qu’un véri­table plan Mar­shall est néces­saire pour aider ces ter­ri­toires, on ne nous pro­pose qu’une rus­tine… Inconséquent.

Dans ces condi­tions, notre orga­ni­sa­tion syn­di­cale n’a pas d’autre choix que de condam­ner ce bud­get et les choix réa­li­sés par le gou­ver­ne­ment et le minis­tère. Ces pro­po­si­tions sont la preuve du déni de leur part vis-à-vis de la réa­li­té vécue par les per­son­nels et les usa­ger-ères. Pire, puisqu’ils sont assu­més, ces choix portent la marque du mépris alors que les per­son­nels font tant d’efforts pour faire tour­ner la machine (crise sani­taire, crise cli­ma­tique, éner­gé­tique et économique).

Au final, le minis­tère comme le gou­ver­ne­ment n’ont tiré aucun ensei­gne­ment des der­nières années. Ils n’ont pas non plus enten­du les reven­di­ca­tions et le sens du vote des per­son­nels lors des der­nières élec­tions pro­fes­sion­nelles. Aucune créa­tion de poste ni titu­la­ri­sa­tion des contractuel·les, aucune créa­tion de sta­tut pour des per­son­nels indis­pen­sables (AESH ou AED…). Pire, ils péna­lisent cer­taines aca­dé­mies déjà en grandes dif­fi­cul­tés. En consé­quence, la CGT Éduc’action conti­nue d’exiger un plan d’urgence et appelle les per­son­nels à se mobi­li­ser rapi­de­ment pour gagner la bataille des moyens, des salaires et des retraites.

Mon­treuil, le 13 décembre 2022

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