À la ren­trée, le ministre qua­li­fiait le col­lège « d’homme malade du sys­tème éducatif ».

Après n’avoir rien pro­po­sé sur cette ques­tion pen­dant des mois, voi­là que lors de ses vœux, Pap N’Diaye avance deux pro­po­si­tions qui sentent bon le réchauf­fé… Pire, elles ne résou­dront en rien les pro­blèmes de fond et ne feront qu’accroître les dif­fi­cul­tés orga­ni­sa­tion­nelles pour les per­son­nels tout en étant des mesures cos­mé­tiques pour les élèves : plus de Devoirs faits et des professeur·es des écoles au collège…

Concer­nant l’encadrement d’un sou­tien en fran­çais et mathé­ma­tiques par des professeur·es des écoles, cela est une mau­vaise réponse à la bonne ques­tion de la liai­son pri­maire-secon­daire. Le ministre démontre qu’il n’a guère de logique péda­go­gique et que la réa­li­té pra­tique lui échappe éga­le­ment : le nombre d’enseignant·es néces­saire, la dis­tance école-col­lège (frais de dépla­ce­ment ? ordre de mis­sion ?) par exemple. La géné­ra­li­sa­tion de cette mesure expé­ri­men­tée dans l’académie d’Amiens (non éva­luée et aux limites sou­li­gnées par les per­son­nels concer­nés…) peut res­sem­bler à une puni­tion pour des per­son­nels du pre­mier degré qui n’auraient pas rem­pli cor­rec­te­ment leurs mis­sions les années pré­cé­dentes et dont les élèves seraient en échec… C’est aus­si une curieuse méthode pour l’administration de répondre aux justes reven­di­ca­tions sala­riales des professeur·es des écoles en créant un vivier d’heures sup­plé­men­taires au détri­ment d’augmentations indiciaires.

La géné­ra­li­sa­tion du dis­po­si­tif Devoirs faits en 6ᵉ relève de l’effet d’annonce pour un dis­po­si­tif dont aucune éva­lua­tion sérieuse n’a été faite et dont les moyens dédiés res­tent insuf­fi­sants et hors temps de ser­vice. La CGT Éduc’action milite pour la fin des devoirs à la mai­son qui sont un fac­teur aggra­vant des inéga­li­tés sco­laires, liées aux inéga­li­tés socio­cul­tu­relles. En revanche, elle reven­dique la mise en place d’une heure par jour de soutien/aide/approfondissement pour tous les élèves avec des effec­tifs réduits (avec co-inter­ven­tion des enseignant·es sur leur temps de service).

La CGT Éduc’action reven­dique la baisse du nombre d’élèves par classe et exige du ministre qu’il aug­mente signi­fi­ca­ti­ve­ment les enseignant·es alors même que leurs salaires ont dévis­sé de plus de 20% depuis l’an 2000 et qu’il crée mas­si­ve­ment des postes d’enseignant·es titulaires.

Mon­treuil, le 06 jan­vier 2023