La CGT Éduc’ac­tion sait depuis long­temps que Jean-Michel Blan­quer a un pro­blème avec les per­son­nels de son minis­tère et avec des notions pour­tant impor­tantes comme la liber­té péda­go­gique, la laï­ci­té et le sta­tut géné­ral de la fonc­tion publique.

Il vient de fran­chir une nou­velle limite en mena­çant les enseignant·es qui auraient un « pro­blème avec les valeurs de la Répu­blique ». C’est inacceptable.

Inac­cep­table de lais­ser entendre que les per­son­nels auraient un pro­blème avec la Répu­blique, les poin­tant une nou­velle fois du doigt et les livrant à la vin­dicte de celles et ceux qui tentent d’im­po­ser la peur et la haine de l’autre dans le débat public.

Inac­cep­table de se réfu­gier der­rière les « valeurs de la Répu­blique » pour faire pas­ser sa propre vision d’une laï­ci­té qua­si mys­tique, ins­tru­men­ta­li­sée pour dis­qua­li­fier de fantasmé·es « isla­mo-gau­chistes » abreuvé·es d’i­déo­lo­gie « woke ».

Les enseignant·es n’ont pas de pro­blème avec les valeurs de la Répu­blique. Elles et ils res­pectent la loi en sui­vant les pro­grammes, quoi qu’elles ou ils puissent en pen­ser. Bref elles et ils font leur travail.

En revanche, les enseignant·es, comme n’im­porte quel·les citoyen·nes, peuvent effec­ti­ve­ment être en désac­cord avec les réformes de leur ministre, avec son idéo­lo­gie et avec le mépris qu’il affiche trop sou­vent à leur égard. Nous rap­pe­lons d’ailleurs que le sta­tut de la fonc­tion publique est atta­ché à la concep­tion de fonc­tion­naire citoyen·ne dont découlent cer­taines liber­tés per­met­tant aux fonc­tion­naires de mani­fes­ter leur oppo­si­tion à la poli­tique ministérielle.

La CGT Éduc’ac­tion condamne fer­me­ment les menaces à peine voi­lées du ministre. Elle lui rap­pelle que la Répu­blique ne se réduit pas à sa vision idéo­lo­gique et réac­tion­naire. Elle lui rap­pelle éga­le­ment qu’il n’est pas irré­pro­chable sur la ques­tion de la laï­ci­té puis­qu’il conti­nue de favo­ri­ser l’en­sei­gne­ment pri­vé catho­lique (bud­get, inté­gra­tion dans l’é­du­ca­tion prioritaire…).

Elle conti­nue­ra à s’op­po­ser pied à pied à ses réformes éli­tistes de tri social et à sa poli­tique auto­ri­ta­riste à l’en­contre des per­son­nels et des élèves.

Mon­treuil, le 20 octobre 2021

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