Après presque 2 ans de crise sani­taire, le ministre orga­nise la ren­trée dans les lycées pro­fes­sion­nels comme si rien ne s’é­tait pas­sé. Aucune mesure n’est envi­sa­gée pour rat­tra­per le retard dans les appren­tis­sages des élèves en rai­son d’un ensei­gne­ment en mode dégra­dé. L’exi­gence du pass sani­taire dans cer­tains sec­teurs pro­fes­sion­nels va impac­ter les pos­si­bi­li­tés de PFMP de cer­tains élèves. Cela n’a abso­lu­ment pas été anti­ci­pé rue de Gre­nelle. Les véri­tables ques­tions concer­nant sa res­pon­sa­bi­li­té propre, à savoir la ges­tion des jeunes qui ne seraient pas en pos­ses­sion du pass sani­taire res­tent entières. Ce sera encore aux pro­fes­seurs de lycées pro­fes­sion­nels de bri­co­ler pour s’a­dap­ter loca­le­ment et en fonc­tion des filières au risque de voir encore s’ag­gra­ver leurs condi­tions de travail.

La réforme de la voie pro­fes­sion­nelle, pour­suit un objec­tif clai­re­ment bud­gé­taire. Le bilan est lourd : ce sont 1000 postes sup­pri­més après 3 ans de mise en œuvre de la réforme. Alors que les postes non-pour­vus cette ren­trée encore sont légion, beau­coup de non-titu­laires ont été « remer­ciés » et de nom­breux autres sont en attente d’af­fec­ta­tion. Les postes en ser­vices par­ta­gés se mul­ti­plient dégra­dant tou­jours plus les condi­tions de tra­vail. La der­nière vague de mise en place des familles de métiers pro­voque aus­si un fort mécon­ten­te­ment tant elles désor­ga­nisent les éta­blis­se­ments. Ce choix de retar­der d’un an la spé­cia­li­sa­tion à un métier est irres­pon­sable car il ne per­met­tra pas une meilleure inser­tion pro­fes­sion­nelle, ni une pour­suite d’é­tudes plus réussie.
La pro­messe d’une reva­lo­ri­sa­tion des enseignant·es est défi­ni­ti­ve­ment enter­rée. La loi de pro­gram­ma­tion annon­cée en grandes pompes n’au­ra pas vu le jour. Que reste-il ? Un recours à l’in­dem­ni­taire avec des contreparties !

Mais aucune aug­men­ta­tion de salaire pour toutes et tous ni aucune véri­table pers­pec­tive d’a­mé­lio­ra­tion de car­rière. Et les pre­mières mesures « contre-par­tie » envi­sa­gée risquent, en plus, de dégra­der l’é­ga­li­té pro­fes­sion­nelle femmes/hommes pour­tant affir­mée grande cause du quinquennat.

L’aug­men­ta­tion des salaires, l’ac­cès à des emplois stables et pérennes, la mise en œuvre de véri­tables poli­tiques de lutte contre le chô­mage et la pré­ca­ri­té, l’aug­men­ta­tion des mini­ma sociaux doivent deve­nir des axes prio­ri­taires des poli­tiques à venir. Au lieu de cela, le gou­ver­ne­ment met à mal la pro­tec­tion sociale et réac­tive ses pro­jets de réforme de l’as­su­rance chô­mage et des retraites.

Pour toutes ces rai­sons, nos orga­ni­sa­tions, CGT Éduc’ac­tion, CNT Édu­ca­tion, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, Sud Édu­ca­tion appellent les per­son­nels des lycées pro­fes­sion­nels à :

- se réunir en AG et à par­ti­ci­per aux heures d’in­for­ma­tions syn­di­cales pour débattre des revendications ;

- se mobi­li­ser mas­si­ve­ment par la grève avec l’en­semble de l’é­du­ca­tion le jeu­di 23 sep­tembre.

- par­ti­ci­per acti­ve­ment à la grève inter­pro­fes­sion­nelle du 5 octobre pour com­battre ces pro­jets délétères.

Paris, le 6 sep­tembre 2021