En cette période de ren­trée, le minis­tère de l’Éducation natio­nale vient de lan­cer une cam­pagne d’affichage sur le thème de la laï­ci­té des­ti­née à l’espace public et aux éta­blis­se­ments scolaires.
Cette cam­pagne se fait le relais de pon­cifs et de pré­ju­gés inquié­tants qui n’ont rien à voir avec le concept même qu’elle est cen­sée promouvoir.
En effet, les légendes et pho­tos des huit affiches (« Per­mettre à Mil­han et Aliy­ha de rire des mêmes his­toires, c’est ça la laï­ci­té », « Per­mettre à Sacha et Nais­sa d’être dans le même bain, c’est ça la laï­ci­té », « Tout faire pour que Imrane, Axelle et Ismael pensent par eux-mêmes, c’est ça la laï­ci­té ») ont plus à voir avec la notion d’intégration qu’avec celle de laïcité.
Alors même que le minis­tère pré­tend for­mer les ensei­gnants sur cette thé­ma­tique, cette cam­pagne manie dan­ge­reu­se­ment des cli­chés asso­ciant des repré­sen­ta­tions sté­réo­ty­pées « pré­noms – cou­leurs de peau – confes­sions reli­gieuses ». Elle sug­gère, ain­si, que cer­taines confes­sions reli­gieuses seraient pré­ten­du­ment un frein au « vivre ensemble » ou à la laïcité.
Tout ceci revient à stig­ma­ti­ser des indi­vi­dus, au lieu de créer les condi­tions d’une réelle éga­li­té des chances pour toutes et tous.
L’urgence est à la lutte contre les inéga­li­tés sociales, contre les dis­cri­mi­na­tions de toutes natures et le racisme, avec l’arrêt des pri­va­ti­sa­tions, des inves­tis­se­ments mas­sifs dans les ser­vices publics, dont ceux de l’Éducation natio­nale et de la San­té, la créa­tion d’emplois en nombre, stables et qua­li­fiés et, enfin, une aug­men­ta­tion des salaires et pensions.
La CGT dénonce cette cam­pagne qui répond à des stra­té­gies élec­to­ra­listes du gou­ver­ne­ment, en lieu et place de ses obli­ga­tions de tout mettre en œuvre pour répondre aux besoins des popu­la­tions et de pro­mou­voir le prin­cipe de laï­ci­té. C’est pro­pre­ment irresponsable !
Elle demande l’arrêt de cette cam­pagne et le retrait sans délai de toutes les affiches et autres maté­riels des espaces publics et des lieux de scolarité.

Mon­treuil, le 3 sep­tembre 2021